UN PROBLÈME AVÉRÉ DE SÉCURITÉ
Des équipements tout sauf anodins donc. Et même « dangereux », dixit André Ghestem, notamment pour la sécurité du consommateur. « Ce n’est pas un hasard si les normes de sécurité sont renforcées pour le VAE au niveau du cadre, de la fourche, du freinage par rapport au vélo musculaire car il possède une puissance supplémentaire… » Autrement dit, les pièces du vélo traditionnel initial modifié – et encore moins s’il est vieillissant – ne sont pas forcément conçues pour supporter cette nouvelle puissance apportée. « Le risque de problème mécanique pour le consommateur est très sérieux. »
D’autant qu’une fois transformé, le vélo, qui n’a pas fait l’objet des mêmes tests de résistance que les VAE, ne fait l’objet d’aucun contrôle technique. Rien ne garantit donc une installation électrique fiable (risque d’incendie de la batterie notamment).
ASSURANCE & LÉGISLATION
Au-delà de la sécurité physique de l’utilisateur, l’usage de ces kits soulève également le problème de la responsabilité et de l’assurance. « En cas d’accident, le consommateur ne peut certainement pas se retourner contre le constructeur puisque le vélo a été modifié. » D’un point de vue législatif, le kit de motorisation électrique n’est encadré par aucune réglementation, « même si nous avons déjà pris contact avec la DGCCRF et le gouvernement pour les alerter du problème. »
La donne est tout autre en revanche dans le cas d’un débridage d’un VAE. En dépassant les seuils de 250 watts ou de 25km/h de la classification vélo, l’équipement entre dans la catégorie des engins motorisés au même titre que la mobylette. « Cela implique alors une obligation de port du casque, d’immatriculation et d’assurance… Au delà du risque décuplé niveau sécurité se pose donc celui de la contravention pour défaut d’homologation. »