FFCT

LE MARCHE DU VELO EN PLEIN ESSOR

LE MARCHE DU VELO EN PLEIN ESSOR

Gros coup d’accélérateur pour le vélo !

Les derniers chiffres de l’Observatoire du cycle diffusés le 7 avril le confirment : dopé par la mobilité électrique, le marché du vélo s’envole. Il a dépassé la barre du milliard d’euros de chiffre d’affaires en France en 2016, avec trois millions d’unités vendues. Une progression saluée par le Club des villes et territoires cyclables qui, à quelques jours de l’élection présidentielle, appelle les candidats à promouvoir le « système vélo ».
 

En 2016, le marché du vélo a poursuivi son essor entamé en 2014, avec un chiffre d’affaires de 1,02 milliard d’euros (en hausse de 6,4% par rapport à 2015) et de 1,8 milliard d’euros si l’on tient compte des ventes d’équipements et d’accessoires (antivols, paniers, etc.), selon les chiffres de l’Observatoire du cycle de l’Union Sport et Cycle présentés le 7 avril. Au total, 3,03 millions de vélos ont été vendus (+1,3% par rapport à 2015) contre 2,01 millions de voitures au cours de la même période. Cette hausse significative trouve notamment sa source dans l’attrait de plus en plus marqué des Français pour les vélos à assistance électrique (VAE), qui font figure de véritable locomotive pour le marché du cycle. En 2016, les ventes ont ainsi décollé de 31,4%, à 134.000 unités. Si l’on y ajoute le développement des services vélo – location, libre-service, stationnement intermodal, vélo-écoles, atelier vélo… – ces chiffres illustrent la mise en place d’un véritable « système vélo » en France, estime le Club des villes et territoires cyclables.

« Remède anti-crise »

« Nous ne cessons de le rappeler et de l’illustrer : le vélo est un puissant remède anti-crise, a souligné le président du Club, Pierre Serne, à l’occasion de la présentation des chiffres de l’Observatoire du cycle. Il est source d’économies de dépenses publiques, notamment de santé, et représente des marchés ‘offreurs’ à rendement constant, avec une forte capacité d’entraînement de l’économie locale. » Selon lui, « les Français se convertissent peu à peu au vélo. Ils ne sont plus seulement croyants, comme le montraient les enquêtes d’opinion au début des années 2000, mais de plus en plus pratiquants. Autrement dit, ils sont prêts à ‘voter vélo’ si la modération de la place et de la vitesse de l’automobile, les offres de service et les incitations notamment économiques les encouragent à passer à la pratique. »
Dès le début de la prochaine législature, le Club se dit prêt à se mobiliser pour pérenniser la prime pour l’achat d’un VAE. Instaurée jusqu’en 31 janvier 2018, elle compte 15.000 bénéficiaires depuis sa mise en place le 18 février dernier. Dans le cadre des prochaines discussions budgétaires, le Club souhaite que le VAE soit éligible au bonus écologique, aux côtés de la voiture et du cyclomoteur électriques.

40 mesures proposées aux candidats

De manière plus globale, le Club interpelle les candidats à l’élection présidentielle sur la nécessité d’adopter « une vraie stratégie nationale pour le vélo ». Son adresse, intitulée « Votez vélo ! », comporte quarante mesures en faveur de la petite reine. Parmi les dispositions phares, les élus demandent aux candidats à la présidentielle de s’engager en faveur d’une indemnité kilométrique vélo (IKV) plus incitative, en portant la défiscalisation des sommes pour le salarié comme pour l’employeur à 385 euros par an au lieu des 200 euros actuels. Ils réclament aussi le déploiement de l’IKV dans les fonctions publiques de l’Etat et des collectivités territoriales et veulent la rendre obligatoire dans les entreprises. Ils proposent également de lancer une grande campagne nationale de promotion du vélo et de la mobilité active auprès du grand public, des collectivités et des entreprises, notamment dans le cadre des plans de mobilité et des plans de déplacement interentreprises.
Sur le terrain économique, le Club propose d’inciter les régions à créer des emplois-tremplins pour développer les projets vélo en les accompagnant les premières années avec une incitation financière et une diffusion des bonnes pratiques. Il demande aussi un accompagnement des efforts des associations et des collectivités dans la mise en place de vélo-écoles via un dispositif de cofinancement pendant les deux premières années de l’embauche d’éducateurs mobilité à vélo titulaires du CQP (diplôme créé en 2015).

Vélo « sur ordonnance »

Au chapitre santé, il appelle à valoriser les bonnes pratiques et les meilleures initiatives des collectivités et des entreprises dans l’encouragement de la mobilité active « sur ordonnance » introduite par la loi Santé et en prévoyant, pour les politiques cyclables exemplaires des collectivités, un système de bonification de la dotation globale de fonctionnement. Le Club appelle également à accélérer la réalisation du schéma national des véloroutes et voies vertes afin de relier les territoires, les centralités en périphérie des villes, les liaisons entre pôles. Il préconise aussi d’accompagner les collectivités locales pour la création de conseils en mobilité à vélo dans les territoires de moyenne et faible densités : l’idée est de déployer des solutions de mobilité pour tous, en coordonnant les acteurs institutionnels et économiques, sur le modèle des « managers de centre-ville ». Pour renforcer la sécurité, le Club propose de promouvoir auprès du grand public, des collectivités et des entreprises les évolutions réglementaires récentes du Code de la route pour une meilleure prise en compte des automobilistes, des cyclistes et des piétons.

Favoriser le stationnement des vélos

Plusieurs dispositions concernent le stationnement : mise en œuvre d’un « grand plan ambitieux de développement » du stationnement dans l’habitat collectif, notamment dans les opérations de rénovation urbaine (ANRU), les équipements publics, les gares ; développement du stationnement vélo dans le cadre des démarches initiées par l’État recevant des financements nationaux ou bénéficiant d’un label national (écoquartiers, territoires à énergie positive, smart city…) ; suivi et évaluation de l’application de la loi de réforme ferroviaire de 2014, qui prévoit l’élaboration par la SNCF d’un plan de déploiement et de financement d’équipements de stationnement vélo dans et aux abords des gares prioritaires, en concertation avec les collectivités locales ; encouragement à la réalisation de locaux de stationnement sécurisés dans les parties communes ou sur les parcelles des immeubles d’habitation grâce à l’exonération temporaire de deux ans de taxe foncière.
Les élus du Club réclament en outre la mise en œuvre d’un programme national de réalisation de réseaux de voies express vélo pour les liaisons interagglomérations et le rabattement à vélo vers des modes de transport collectifs ainsi que le lancement d’un appel à projets national
dédié aux mobilités actives pour accompagner les collectivités territoriales et « mettre en lumière des réalisations exemplaires qui opèrent un report modal de la voiture au vélo et à la marche en moins de cinq ans ».  » Les actions cofinancées par l’État s’inscriront dans ces démarches structurantes pour la résorption de coupures urbaines, le rétablissement des continuités piétonnes et cyclistes, dans des territoires de densités différentes », précisent les élus dans leur adresse aux candidats.
Pour le Club, ces différentes propositions doivent permettre au vélo de contribuer, aux côtés des transports publics et des efforts pour la « décarbonation » de l’automobile, aux objectifs de division par 4 des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050.